A propos
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Bio
Née en 1970, rien ne me destinait particulièrement à devenir peintre bien que dans ma famille l'art ait toujours été bien présent à chaque génération, et que nous sommes d'une manière générale tous créatifs...
C’est au matin du 4 juillet 2001 qu’après un rêve, je me suis mise à peindre des animaux. J’avais toujours eu ce souhait mais je n’avais jamais été en mesure de le réaliser mon niveau technique ne me le permettant pas. Grâce divine ? Réorganisation synaptique ? Processus généré par l’inconscient ? Je n’en sais rien du tout, et quelque part cela n’a aucune espèce d’importance… Toujours est-il que désormais mon cerveau sait parfaitement comment s’y prendre. Je ne suis en rien maîtresse de ce processus créatif, pour tout vous dire il faut même que je dévie mon attention consciente en regardant la télé ou en écoutant de la musique afin que cette partie créative puisse s’exprimer sans filtre ni entrave.
Je m’appuie toujours sur une photo pour avoir la somme de détails nécessaires pour obtenir une justesse anatomique parfaite. Ma seule recherche, mon seul but, est de mettre en contact la personne qui regarde une de mes toiles avec l’animal qui est peint dessus. Pas avec moi. Je ne suis que le vecteur qui permet cette rencontre. Ma proposition visuelle, le choix de ce que je montre et de ce que je cache, l’angle de vue, la manière de décadrer l’animal sur la toile, le choix des gros plans, sont ma manière de vous « coller le nez » sur mes bestioles si je puis-dire, et par cette manière de vous y coller tout contre, de vous en rapprocher. Toute ma vie se tricote autour de ce lien avec l’animal.
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Culture
Ayant fait des études d’histoire, d’histoire de l’art et de communication, je me suis très vite aperçue de ce qui me plaisait et me déplaisait en art. Par exemple, l’abstrait me met souvent très mal à l’aise, bien que certains artistes empreints de zen et de quiétude telle la Belge Alexandra Cool dans ses travaux du début des années 90 puissent me ravir. Les Maîtres Flamands et leurs clairs obscurs me fascinent, tout comme les surréalistes, ou un Géricault avec son Radeau de la Méduse auquel je ne manque jamais de rendre une petite visite quand je passe au Louvre. J’aime beaucoup de travaux de mes contemporains dans des styles tout à fait éclectiques qui vont des collages en 3D sur des plaques de verres de Dustin Yellin (dustinyellin.com) au street art de Bansky en passant par les portraits du muraliste américain Shepard Fairey, sans rien dédaigner de la statuaire grecque ou des portraits du Fayoum, sans parler des peintures pariétales à travers toutes les différentes cultures ou les vénus préhistoriques. Je butine et je papillonne avec bonheur dans les arts graphiques et la statuaire, me créant un inventaire à la Prévert qui n’a d’autre ambition que de me procurer du plaisir. Je les savoure comme si j’étais l’invitée de Pantagruel, jamais rassasiée, toujours curieuse et profondément heureuse de mes découvertes.
Ma démarche visuelle se situe à la croisée de l’hyperréalisme et de l’art animalier avec un léger décalé, un léger pas de côté concernant l’hyperréalisme qui se veut une observation neutre là où je souhaite vous embarquer dans l’affect. J’ai très vite saisi que pour arriver à avoir une chance de générer en vous le ressenti avec lequel je souhaite vous (re)connecter il fallait que je me débarrasse des fonds. Non je n’allais pas mettre les animaux en situation dans leur biotope, non je n’allais pas les représenter en entier, éloignés de votre nez. Il me fallait les « coller à la vitre », faire de mes cadres une fenêtre sur les plumes, les poils et les écailles. Les fonds sont noirs ou blancs ou absents quand l’animal occupe toute la place comme dans la collection Les Mirroirs. Toutes mes œuvres ne répondent pas parfaitement à ce cahier des charges car comme tout autodidacte j’ai dû réinventer le monde et que je n’ai su que par tâtonnements où il fallait que j’aille pour être satisfaite. Désormais ma vision s’est éclaircie tout en s’élargissant, le but à atteindre est limpide.
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Méthode
Après la sélection de la photo qui me « parle », je recadre, je taille, je tourne, jusqu’à ce que le rendu de la forme me convienne. Ensuite vient une mise au carreau en règle qui me permet d’atteindre à cette précision anatomique après laquelle je cours. J’ai longtemps culpabilisé d’utiliser cette technique apprise à l’école avant de découvrir que Léonard de Vinci l’utilisait. J’ai estimé que c’était une caution suffisante…
Une fois le contour et l’œil (ou les yeux) placés, je passe immédiatement aux premiers aplats. Mon talent ne réside pas dans le trait mais la couleur. Tout est obtenu grâce à la couleur, une superposition de couches multiples, plus ou moins transparentes, une variation de tonalité que je monte et redescend jusqu’à trouver l’équilibre parfait.
Je peins exclusivement à l’acrylique sur toile ou sur bois. Récemment j’ai entrepris une démarche plasticienne afin de sortir encore plus l’animal du cadre, j’utilise pour ce faire du grillage ainsi que des fixations métalliques, du papier mâché, des bandes plâtrées et bien d’autres choses encore pour bâtir et accrocher les cornes et autres ramures de ces œuvres.